Rapport des jeunes au travail : une plus grande sensibilité à la conciliation entre vie personnelle et professionnelle

Publié le 19 février 2024

 Temps de lecture 3 minutes

Par : La Rédaction

Quel est le rapport des jeunes au travail ? Sont-ils plus distants, moins attachés à la valeur travail ? Ont-ils des exigences plus prononcées que les générations précédentes ? Une enquête du Crédoc menée auprès de 4 500 jeunes de 15 à 30 ans apporte des réponses. 

Le baromètre du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc) sur le rapport de la jeunesse au travail a été réalisé à partir d’un questionnaire en ligne auquel ont répondu 4 500 jeunes de 15 à 30 ans et 1 000 personnes de 31 ans et plus en 2023. 

Trois thématiques ont été retenues pour analyser les réponses apportées sur les relations au travail :

  • les attentes et les aspirations des jeunes en comparaison avec leurs ainés ;
  • le regard des jeunes actifs sur leur emploi actuel et leur réussite professionnelle ;
  • les projections des jeunes à propos de leur avenir professionnel et de leur carrière.

Au-delà du niveau de rémunération, un désir d’équilibre entre vie privée et vie professionnelle

Pour près de 68% des 15-30 ans, le critère majeur est le niveau de rémunération des emplois. Après 30 ans, ce critère devient plus déterminant pour les hommes que pour les femmes (79% contre 70%).

Parmi les autres déterminants dans les choix professionnels, sont cités, par ordre d’importance :

  • l’équilibre entre vie privée et professionnelle (plus marqué chez les femmes) ;
  • l’intérêt et le contenu du travail ;
  • la possibilité d’évolution de carrière ;
  • la sécurité de l’emploi (moins souvent cité que chez les ainés) ;
  • les avantages sociaux ;
  • le sens du travail en rapport avec des valeurs personnelles.

Sur les préférences d’organisation du travail, une majorité est favorable à des horaires stables (« fixes ou réguliers ») pour préserver un équilibre de vie, en particulier les 25-30 ans et les jeunes ruraux.

Ils sont largement demandeurs de télétravail (74%) mais pas sur la durée totale du travail. Ce souhait est davantage exprimé par les femmes – « pour mieux concilier travail et vie de famille » avance l’étude.

Le stress et une trop forte charge de travail, premiers motifs de démission

À l’inverse de leurs ainés, les 15-30 ans souhaitent majoritairement exercer beaucoup de responsabilités (en particulier les hommes).

Ils sont, en revanche, moins en demande de « grande autonomie » dans leur travail, a fortiori lorsqu’ils exercent une profession intermédiaire (statut entre agent et cadre).

Questionnés sur les raisons qui pourraient les conduire à une démission, ils évoquent le stress et la charge de travail avant de mauvaises relations entre collègues ou avec la hiérarchie (plus fréquemment cité par les ainés).

Pour les deux-tiers, ils sont majoritairement satisfaits de leur rémunération (en particulier les cadres et les professions intermédiaires) et estiment être payés en rapport avec leurs compétences (sentiment moins répandu chez les femmes de la même catégorie d’âge). Mais, souligne l’enquête, ils ont encore peu de charges. 

Alors que chez les plus de 30 ans, 22% ont un sentiment de déclassement, seuls 14% des jeunes pensent qu’ils auront une moins bonne réussite que leurs parents (variable selon les catégories socioprofessionnelles).

Une grande majorité intègre le risque de connaitre des périodes de chômage dans leur parcours professionnel (58%), en particulier les jeunes salariés en CDD.