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Par Clara Deletraz

Publié le 23 juin 2021 à 13:00Mis à jour le 19 juil. 2021 à 14:07

Malgré ce que l’on pourrait croire, on n’est jamais trop jeune ni trop âgé.e pour remettre en question sa carrière professionnelle. Pourtant, on est tous persuadés d’avoir le pire âge pour switcher !

À 20 ans, on se dit qu’on n’a pas assez d’expérience. À 30 ans, qu’on a une carrière à construire. À 40 ans , qu’on ne peut pas mettre sa famille en danger. À 50 ans, que plus aucune entreprise ne voudra de nous. En vérité, le problème est moins lié à l’âge qu’à notre résistance naturelle et légitime face au changement… Alors d’où viennent ces peurs qui nous empêchent d’avancer et comment les surmonter pour oser passer à l’action ?

Derrière le frein lié à l’âge, se cachent en fait quatre grandes croyances limitantes qui nous empêchent tous d’avancer. Elles proviennent en grande partie de notre éducation et de nos expériences passées, en particulier de nos échecs. Elles brident littéralement notre potentiel, en dictant ce qui est possible pour nous et ce qui ne l’est pas. La bonne nouvelle c’est qu’une fois qu’on en a pris conscience, plusieurs stratégies s’offrent à nous pour les dépasser.

Croyance limitante n°1 : « Je ne suis pas sûr.e de mon choix. »

Alors que les plus jeunes se disent qu’ils vont « perdre » leurs années d’études ou leurs premières expériences professionnelles, les plus âgés, eux, sont réticents à l’idée de devoir renoncer à leur carrière après tant d’années. Pour nous tous, le prix à payer semble élevé, d’où l’importance de faire « le bon choix ». La peur de se tromper est aussi nourrie par l’idée que « Switcher, c’est tout plaquer du jour au lendemain ». C’est un mythe qui doit tomber.

La bonne stratégie : Démystifier le switch et avancer à petits pas

D’une part, switcher peut prendre différentes formes : changer de poste, de secteur, d’entreprise, de rythme de travail ou encore lancer un projet personnel en parallèle de son job. Ainsi, 54 % des participants inscrits à notre programme « Fais le Bilan » restent salariés en rejoignant une structure à taille plus humaine. Les reconversions radicales existent, mais elles sont loin de représenter la majorité.

D’autre part, un switch se prépare en testant sa piste de manière concrète. Prenons l’exemple d’Aurore, 32 ans, qui se sentait perdue face à différentes pistes. Afin de savoir ce qui l’attirait vraiment, elle a pris un café par jour avec une personne connectée à l’un des secteurs/métiers qu’elle envisageait.

Croyance limitante n°2 : « Je ne peux pas me le permettre financièrement. »

La peur financière est universelle. Elle traverse tout le monde, quel que soit notre âge ou notre niveau de revenus. Pas assez d’argent de côté, besoin de financer les études de ses enfants, un projet d’achat en cours, peur de tout perdre : les raisons qui génèrent la peur financière varient en fonction de notre âge ou phase de vie et toutes sont à prendre en compte pour se libérer de la peur.

La bonne stratégie : Rationaliser

L’idée est d’apprendre à distinguer les contraintes financières réelles des freins émotionnels liés à notre rapport à l’argent. Les premières doivent être adressées de manière concrète en établissant un plan de financement pour sa reconversion (comment faire pour continuer à payer son loyer, ses charges, ses frais de la vie quotidienne…).

Les seconds doivent être identifiés pour comprendre quelles croyances, notamment issues de notre famille, se cachent derrière (« L’argent ne fait pas le bonheur » ; « L’argent, c’est sale » ; « Il faut travailler plus pour gagner plus » ; « Il faut de l’argent pour réussir »…).

Croyance limitante n°3 : « Je n’ai pas les compétences. »

Il est typique de se sentir incompétent.e lorsqu’on apprend quelque chose de nouveau. Ce sentiment a d’ailleurs tendance à s’accentuer à mesure que l’on vieillit, comme si l’apprentissage était l’apanage des enfants ou des jeunes. Du coup face à un changement de carrière, les plus jeunes ont souvent peur de ne pas être crédibles quand les plus âgés doutent de leur capacité à apprendre de nouvelles choses.

La bonne stratégie : Adopter l’état d’esprit du débutant

Le pouvoir créatif né de notre désir d’apprendre peut s’avérer inestimable. Être ouvert, curieux, et prêt.e à monter en compétence progressivement est donc la meilleure approche pour minimiser ce sentiment d’incompétence.

L’exemple de Jessica, 26 ans, participante au programme « Fais le Bilan » permet d’illustrer cette approche. A la sortie de ses études en droit, elle a décidé de créer sa marque de mode. Afin de gagner en confiance dans ce nouveau domaine, elle s’est formée avec des lectures, des podcasts et en rencontrant des professionnels expérimentés.

Croyance limitante n°4 : « Les autres ne vont pas comprendre ma décision. »

Ici c’est la pression sociale qui est à l’oeuvre : la peur du regard de nos proches, de notre réseau professionnel, des recruteurs… Les plus jeunes se jugent parfois sévèrement en pensant qu’ils sont lents à démarrer dans la vie active, que leur parcours va sembler incohérent. À partir de 50 ans, on se dit que plus aucune entreprise ne voudra de nous.

La bonne stratégie : S’entourer des bonnes personnes

Pour enclencher un switch, il est crucial d’obtenir du soutien. Naturellement on se tourne vers nos proches, mais ceux-ci ne sont pas toujours nos meilleurs alliés car ils projettent sur nous leurs propres peurs/désirs.

La solution est de créer des liens avec les personnes les plus susceptibles de nous aider : ceux qui nous connaissent et qui sont positifs afin d’obtenir des retours constructifs et personnalisés ; ceux qui sont connectés aux secteurs, entreprises ou projets que l’on a envie d’explorer pour mieux cerner ce qui nous attire ; et enfin ces gens que l’on trouve inspirants tout simplement afin de rester motivé.e.

À NOTER

La start-up Switch Collective a concocté un dossier complet « Y’a pas d’âge pour switcher » .Vous y trouverez des conseils plus approfondis pour surmonter vos peurs, des témoignages de switchers âgés de 20, 30, 40 ou 50 ans et des techniques pour faire du switch un état d’esprit qui vous servira tout au long de votre vie.

Clara Deletraz